Changement de nom de domaine !

26/05/2009

Vous pouvez désormais suivre mon blog dans sa nouvelle version. Un nouveau nom de domaine : webdocu.com. Une nouvelle esthétique (à améliorer)  et quelques changements dans la sidebar. Surtout n’hésitez pas à me faire part de vos suggestions !

Un ancêtre du webdocu

14/05/2009

Suivant le précieux conseil d’Alexandre Brachet, j’ai vu La jetée de Chris Marker. C’est sans doute un ancêtre (1962) du webdocumentaire en plus d’être un moyen métrage fantastique. A voir et à revoir.

La jetée

Un mot d’éco

11/05/2009

L’obstacle économique est double : les diffuseurs paient mal et les webdocus demandent un gros coup de développement, notamment lorsqu’ils intègrent de l’interaction.

Bonne nouvelle : ça bouge sur les deux fronts ! D’abord, on voit de plus en plus de publicités intégrées aux webdocus. Certaines audiences qui se compte en centaines de milliers de visiteurs uniques font réfléchir les annonceurs.

Deuxièmement, les coûts de production devraient progressivement baisser grâce aux nouveaux outils dont dispose le journaliste multimedia. On connaissait déjà certains programmes gratuits comme Audacity pour le son ou Soundslide pour les diaporamas sonores. Mais dès qu’il s’agit de créer une interface, il faut du temps et donc de l’argent, beaucoup d’argent.

Une nouvelle étape pourrait bien être franchi grâce à de nouveaux sites comme Wix qui permet de créer gratuitement et simplement des pages en flash. Pas besoin d’écrire une ligne de code. Le mouvement avait déjà été amorcé par les plugins de WordPress. On peut penser que ce genre d’outils, accessibles techniquement et financièrement, sont amenés à se développer et donc à faire chuter les prix de productions des webdocumentaires.

Qu’est ce qui fait un webdocumentaire ?

10/05/2009

Tout mémoire raisonnable commence par une définition du sujet.  J’y suis toujours pas arrivé. Inteded Consequences est une de mes références.  Il a d’ailleurs gagné un webby award il y a quelques jours. Pourtant, il n’est ni interactif, ni contributif et le récit est linéaire… A part quelques liens, et les commentaires des internautes, rien, à priorio, ne le distingue d’un documentaire classique. Et pourtant, il existe une version longue (1 heure), conçue pour la télévision. Pour l’adapter, ou plutôt le décliner, Brian Storm et son équipe ne se sont pas contentés de chapitrer la version télé. Alors qu’est-ce qui fait un webdocumenaire ?

La télé à 3 mètre et l’ordi à 50 cm

La grande différence, à mon avis, est dans l’utilisation de la photo et de l’habillage sonore. Certes, de nombreux documentaires classiques intègrent des images fixes, mais seul le web leur donne cette force. Une puissance qui vient de la façon dont on utilise un ordinateur : de plus près. Le nez fourré dans les pixels, forcément, on est plus immergé ! Et pour moi qui suis un habitué du premier rang au ciné, ça a son importance ! En plus, on est naturellement plus actif devant un ordianteur qu’avachi sur un canapé… L’amélioration de la qualité des images sur internet grâce aux meilleurs résolutions de nos écrans et des connexions toujours plus rapides, permettant de charger des fichiers plus lourds, donne encore plus d’impact aux webdocus.

Du webdocu unimedia

Autre cas de figure : les mini movies. Comme Intended Consequences, ces documentaires, qui ont fait l’objet d’un post sur ce blog, ne sont ni interactifs, ni participatifs. Le récit est linéaire et  ils ne sont même pas multimedia (100% vidéo) ! Ils ont pourtant été nominés aux webby awards… En fait, c’est la structure du récit qui en fait des webdocumentaires. Conçus comme des feuilletons d’environ 5 minutes, ils peuvent se regarder indépendament. Un format typiquement web qui n’empêche pas d’aller au fond des choses puisqu’il y a une dizaine d’épisodes à chaque fois.

Enfin, qu’est-ce qui distingue une infographie interactive d’un webdocu ? La différence n’est pas à chercher dans la forme mais dans le fond. Contrairement à l’infographie, le webdocu raconte une histoire. Pas la peine d’aller chercher midi à 14 heures.

Lumière sur le Las Vegas Sun

08/05/2009

Le Las Vegas Sun est un journal de taille moyenne mais il est devenu un acteur incontournable du webjournalisme avec une équipe multimedia qui ne compte pas moins d’une quarantaine de journalistes, programmateurs et producteurs.

Las Vegas History

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Sujet : Les stars et leurs sosies, les criminels et les catastrophes, les destructions et les nouveaux casinos… ce webdocumentaire retrace plus d’un siècle d’histoire de Las Vegas.

Points forts : La  richesse du contenu et la diversité de la forme.

A ne pas rater : la carte des casinos et la galerie de portraits de mafieux. Je conseille aussi les petites vidéos de destruction de casinos !

Thirst in the Mojave

Thirst in the Mojave

« Thirst in the Mojave« , un webdocumentaire très abouti sur les problèmes d’eau que risque de rencontrer la ville. à moyen terme.

A ne pas rater : L’interface est remarquable par sa simplicité et sa lisibilité. Elle est constituée de trois éléments principaux :

1/ Un écran principal où défilent 5 films qui durent de 2 à 6 minutes (20 minutes en tout).

2/ En dessous, une petite carte indique, en temps réel, le lieu où la séquence a été tournée.

3/ Toujours sous l’écran principal, une rubrique « plus d’infos » défile en synchronisation avec la vidéo de telle manière que lorsqu’un sujet est abordé dans le commentaire, on peut pousser plus loin l’info grâce à la vignette du dessous.

J’apprécie particulièrement cette interface pour le confort de lecture qu’elle apporte : on peut choisir de simplement se laisser guider par l’histoire, ou de consulter des infos supplémentaires pendant que la vidéo tourne, ou enfin d’aller vers l’extérieur grâce aux liens que propose le webdocu au fur et mesure du récit.

Par ailleurs, un peu plus bas dans la page, une carte interactive permet de visualiser les zones de la villes qui consomment le plus d’eau. On peut connaitre le détail d’une maison en particulier en inscrivant son adresse ! On peut aussi localiser toutes les piscines de la ville.

Auteur : Zach Wise

Web-documentaires : inventifs mais fragiles

06/05/2009

J’ai eu l’honneur de me faire interviewer par Jean Abbiateci sur son blog. Je vous invite à la lire.

Interview Brian Storm

06/05/2009

« Pourquoi concevoir des documentaires uniquement pour le web ? »

Brian Storm, fondateur de Mediastorm

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Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

J’ai créé Mediastorm en 1994 pendant mon master de photojournalisme à l’université du Missouri. Je voulais contextualiser mes photos et apporter une voix à mes sujets. C’est ce qui m’a poussé vers ce format et ce type de récit cinématographique. Au départ on travaillait sur des projets en cd-rom. La transition vers le web a été assez naturelle. Puis j’ai eu une opportunité chez Microsoft. J’ai travaillé pendant 7 ans à msnbc.com où j’ai beaucoup appris sur la façon de monter et de faire connaître des projets web. Puis, j’ai relancé Mediastorm, en 2005. Peut-être un peu plus tôt de ce que j’avais prévu mais finalement le timming a été bon. Aujourd’hui, c’est le parfait contexte pour créer ce genre de boîte.

Qu’est qu’apporte le web pour vous ?

Chaque media joue son propre rôle. Ils sont tous important pour toucher l’audience la plus large possible et créer le système qui permet de financer ce genre de projets. Par exemple, pour « Intended Consequences », le reportage a été bien distribué : la presse écrite avec News Week, Telegraph et Sterns… Puis on a fait un livre, à tirage limité, ce qui a eu un grand impact émotionnel. Il faut voir ce que peut apporter chaque media. Le livre donnait un aspect sentimental : c’est comme un morceau de l’âme du photographe. Puis vient le DVD avec un format de 61 minutes. Enfin, on a fait une exposition très vivante avec des événements, des débats. Et bien sur il y a le webdocu disponible sur notre site qui permet d’avoir une visibilité très large. C’est une des clefs du web : une distribution infinie. On a des internautes de 135 pays différents ! Nous modèle consiste à produire des documentaires haute définition, conçus pour la télévision. Puis on les encode pour le web et pour les téléphones portables. C’est donc un travail, prêt à être diffusé sur trois médias. C’est un point clef de notre stratégie. Pourquoi faire des documentaires conçu pour le web ? Pourquoi ne pas profiter des tous les médias pour touche un maximum de personnes.

Vos récits sont le plus souvent linéaires. Pourquoi n’utilisez-vous pas l ‘interactivité ?

On utilise pas trop l’interactivité car elle ne s’applique qu’à un seul media : le web. Donc le coût de revient est mauvais car les interfaces immersives et interactives sont très chères à créer. C’est aussi rationnel que ça ! L’interactivité, c’est aussi quelque chose que tout le monde ne maîtrise pas forcément, contrairement à la simple action d’appuyer sur la touche play et laisser filer l’histoire. En plus, toutes l’interaction n’est pas toujours une bonne façon de raconter une histoire. Chez Mediastorm, on ne cherche pas à ‘inventer de nouvelles manières de construire un récit, c’est pas notre objectif. On est plus tourné vers l’histoire en elle-même. Quand on se lance sur un projet, on ne pense pas aux médias sur lesquels il va être diffusé. On a surtout en tête l’histoire. C’est le coeur de notre métier : intéresser les gens, provoquer de l’action, créer la surprise, faire de l’humour… montrer la condition humaine. Cela sonne un peu cliché mais on essaie d’être le plus universel et intemporel possible. Dans dix ans, nos documentaires pourront encore se regarder comme aujourd’hui.

Comment fonctionne Mediastorm ?

Nous ne sommes que 6. Moi et une autre personne cordonnons le processus de production en entier. Puis il y a deux producteurs et deux designers. C’est une toute petite boîte et c’est ce qu’on veut. On travaille avec des photographes free lance, avec qui on essaie de collaborer aussi en amont que possible pour les aider à mieux construire le récit. Et quand l’argent commence à rentrer, on partage 50/50 : c’est une collaboration. Concrètement, on a plusieurs casquettes. Notre coeur de métier, c’est la publication, à travers tous les medias possibles. Depuis le temps, on commence à avoir une vrai présence sur le net. Nous sommes aussi une agence de production. nous clients sont les gros médias medias, des ONG, des entreprises. C’est cette partie qui rapporte le plus. On a quelques gros clients phares. Enfin, nous sommes une « école ». On organise des ateliers pour communiquer notre savoir faire. Cela marche pas mal aussi !

Ecoutez l’intégralité de l’interview :

Votre parcours ?


Dernière tendance, le 360°

04/05/2009

La photo 360°

DeOnté Rawlings

Le Washington Post a réalisé un webdocumentaire autour de photos 360°. DeOnté Rawlings, un adolescent suspecté d’avoir volé un vélo, aurait été tué par deux policiers en civil lancé à sa poursuite. Le site permet de revenir sur la scène du crime en intégrant une timeline, des vidéos, des textes, et des photos interactives.

Auteur : Kat Downs

Diffuseur : Washington post

Genre : Enquête policière

The Places We Live

Autre exemple d’utilisation de la photo 360°, « The place we live » est un tour du monde des bidonvilles. Une carte permet de choisir son pays, et ensuite de visiter plusieurs maisons

Diffuseur : Magnum

Auteur : Jones Bendiksen

Récit : non-linéaire

Gilles Vidal

Maître dans l’art de la photo 360°, Gilles Vidal a aussi développé une technique permettant de zoomer sur des photos panoramiques. Il peut aussi intégrer des vidéos dans ses photos. Une interface de la sorte, associée à une vidéo qui s’enclencherait automatiquement au dernier niveau de zoom pourrait être une bonne interface de webdocumentaire.

http://gillesvidal.com/photo/daurade.htm

Andrew DeVigal, New York Times

01/05/2009

 » L’interactivité peut détruire un récit »

andrew-copy Andrew DeVigal (à droite), chef du multimedia, et son équipe

Qu’est ce que le web a de plus que les médias traditionnels ?

L’interactivité. La vidéo a toujours existé. Avec la télé, on peut mettre sur pause, rembobiner et accélérer. Mais on ne peut pas engager les gens ou interagir avec eux. Finalement, la vidéo sur le web n’est qu’une télévision plus petite.

Internet, grâce à l’interactivité, offre à l’utilisateur la possibilité de fouiller plus en profondeur quand ça a du sens dans le récit. Par exemple, dans notre article multimedia Comment le Pentagon fait passer le message, l’internaute peut s’arrêter dans le récit pour consulter un document mentionné dans la vidéo. Pareil avec Choisir un président, on a accès à des articles et aller plus loin sur des aspects bien précis.

Qu’est ce que vous pensez de l’interactivité ? Est-ce qu’elle est toujours pertinente ?
L’interactivité permet de personnaliser l’expérience. Et il y a des circonstances pour cela, toutes les types de narrations ne sont pas adaptés à l’interactivité. D’autres vont naturellement amener à l’interaction ou même la rendre nécessaire pour bien comprendre un sujet. Mais si elle est forcée, elle peut très bien détruire un récit.

Comment réagissent vos lecteurs ?
Les gens ne réagissent pas spécialement à l’interaction, ils s’intéressent au contenu. Et ils veulent que cela soit fluide. On doit toujours le garder à l’esprit quand on développe des contenus interactifs. Il suffit que l’histoire soit facile à comprendre, c’est tout !

D’où tirez-vous  votre inspiration ?
D’autres médias font du bon boulot. Je vais souvent voir le Washington Post, NPR, BBC, Frontline, LA Times et bien d’autres. J’ai toujours aussi été fasciné par ce que font les musées pour être interactifs. Par exemple, je m’inspire souvent de Second Story.

Est-ce qu’il existe un business modèle pour les webdocumentaires ?
J’imagine que c’est la question qui tue ? C’est à nous de le créer. Il y a déjà quelques exemples de sponsoring réussis avec PBS (la télévision publique américaine, ndlr) ou des O.N.G.

Combien votre département multimedia compte d’employés ?
Nous sommes 10. Cela va des journalistes flash à des ceux qui viennent de la radio publique. On collabore aussi beaucoup avec les infographistes (30 personnes), la vidéo (20 personnes) et le département de l ‘actualité interactive (10 personnes).

Est-ce que tout est produit en interne ?

La plupart du temps, on produit notre propre contenu. On fait parfois appel à des pigistes pour le contenu, mais on achète rarement des webdocumentaires déjà faits. On tient à travailler ensemble avec les journalistes.

Est-ce que vous allez vous agrandir ?
Sûrement pas dans un futur proche.

Propos recueillis par Emiland Guillerme pour les mardis numériques de CAPA

Twitter Andrew DeVigal

CFPJ Lab

30/04/2009

L’école de journalisme CFJ a invité, à l’occasion d’une réunion sur les webdocumenntaires et webseries, Joël Ronez, qui dirige le pôle multimedia d’Arte, et Jean-Christophe Rampal, auteur de la CIté des Mortes, déjà évoquée dans ce blog. Extraits :

Joël Ronez nous a donné sa définition du media web (montez le son car l’enregistrement n’est pas fort…)

Puis il a répondu aux étudiants du CFJ :

Jean-Christophe Rampal explique comment les webdocumentaires peuvent drainer une nouvelle audience :